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Attentats de Paris: les leçons tirées par la Croix-Rouge pour mieux organiser les secours

Près de 700 secouristes ont été déployés lors des attentats de Paris et du Stade de France, le 13 novembre 2015, et lors de la prise d’assaut des forces de l’ordre qui a suivi, le 18 novembre 2015, à Saint-Denis. Jamais encore la Croix-Rouge française n’était intervenue dans une telle configuration. Quelles leçons tirer de ces événements sur l’organisation des secours ? À La Croix-Rouge française, une vaste réflexion a été menée avec les principaux acteurs concernés, sur le plan « Aramis », le dispositif spécial attentat. Les objectifs sont de rendre plus efficaces encore les secours et renforcer la sécurité des intervenants sur le terrain.

Rémi, un jeune bénévole, faisait partie des 700 secouristes déployés lors des attentats de novembre 2015. Il était à bord d’un véhicule de la Croix-Rouge et se souvient : « Avec une autre bénévole, on a sauté les deux pieds joints dans une flaque de sang. C’était la première fois, dans ma vie de membre de la Croix-Rouge. On voyait l’ampleur des événements avec une désorganisation… je ne vais pas dire  »totale », mais j’ai vu des policiers égarés. »

Mieux se coordonner avec les forces de l’ordre et les pompiers pour une meilleure intervention, voilà une première leçon de ces événements. Florent Vallée, responsable des opérations d’urgence, explique aussi qu’au lendemain du 13 novembre 2015, la Croix-Rouge a mis en place un outil informatique pour mieux géolocaliser les équipes : « C’est un outil qui fonctionne toujours aujourd’hui, qui a été déployé partout en France, qui nous permet de suivre nos interventions, suivre nos volontaires, suivre nos véhicules en intervention, mais aussi ce qu’ils font. Ça, ce sont de très grandes avancées qui nous permettent d’être plus efficaces et de mieux comprendre ce qui se passe. » 

Anna était dans le quartier où une partie des attentats s’est déroulée. Elle raconte que les gens ne savaient pas où se réfugier : « On nous a d’abord évacués chez la propriétaire du bar qui était juste au-dessus. Finalement, vu que c’était un peu trop risqué – parce qu’on a vu une personne se faire abattre juste en dessous, au rez-de-chaussée –, on a préféré aller dans la cour. »

Des mairies ont finalement été ouvertes pour servir d’abris. Là encore, la Croix-Rouge en a tiré des enseignements. Florent Vallée précise qu’il faut mieux identifier et sécuriser les abris : « Ça a été fait très vite, dans des mairies d’arrondissement, sans aucune protection. Il y avait danger, d’abord parce qu’il aurait pu y avoir potentiellement un terroriste au milieu. Il faut prévoir à l’avance quels pourraient être ces lieux. Typiquement, à Paris, il y a plusieurs lieux qui seraient sécurisés, et qui pourraient être prévus pour accueillir les impliqués. Ça, c’est l’amélioration qui a été faite par la suite, pour permettre la sécurité des uns et des autres. » 

Autre grande avancée : la santé mentale des volontaires de la Croix-Rouge a été également prise en charge. Car eux aussi ont été très éprouvés. « Les images qui remontent, chaque fois que j’y pense, sont à peu près les mêmes. Comme parler avec des personnes qui sont peut-être habillées comme moi aujourd’hui, mais qui étaient rouges de sang, et qui me disaient  »on est rentrés à cinq dans le bar, je suis sorti tout seul » », confie Rémi, le bénévole.

Les 700 volontaires mobilisés ont été reçus, un par un, par des professionnels de la santé mentale. Pour Florent Vallée, c’est une priorité : « Il va y avoir systématiquement ce type de dispositif. Pour les JO de Paris, nous avions intégré cette problématique, et nous avions des médecins et des psychologues à disposition en permanence pour nos équipes. »

Dix ans plus tard, la Croix-Rouge réfléchit toujours à comment améliorer la préparation et la sécurité des volontaires en situation de crise.

À lire aussiFrance: dix ans après les attentats de Paris, comment a évolué le métier des forces de l’ordre?

Le 13 novembre 2015, une série d’attentats terroristes a frappé Paris et le Stade de France, entraînant une prise d’assaut des forces de l’ordre le 18 novembre 2015 à Saint-Denis. La Croix-Rouge française a déployé près de 700 secouristes pour intervenir dans cette situation d’urgence sans précédent. Cette expérience a conduit l’organisation à mener une vaste réflexion avec les principaux acteurs concernés, notamment sur le plan « Aramis », le dispositif spécial attentat, afin d’améliorer l’efficacité des secours et de renforcer la sécurité des intervenants sur le terrain.

Un des bénévoles de la Croix-Rouge, Rémi, qui était présent sur les lieux, décrit la scène comme « une désorganisation » avec des policiers égarés. Cette expérience a souligné la nécessité d’une meilleure coordination entre les forces de l’ordre, les pompiers et les secouristes pour une intervention plus efficace. En réponse, la Croix-Rouge a mis en place un outil informatique pour géolocaliser les équipes et suivre leurs interventions en temps réel. Cet outil, toujours en fonction aujourd’hui, a été déployé partout en France et permet de suivre les interventions, les volontaires et les véhicules, ainsi que les actions menées.

Lors des attentats, de nombreux civils se sont retrouvés sans savoir où se réfugier. Anna, qui se trouvait dans le quartier touché, raconte que les gens ont été évacués dans des mairies d’arrondissement qui n’offraient pas suffisamment de protection. La Croix-Rouge en a tiré la leçon qu’il est essentiel d’identifier et de sécuriser des abris à l’avance, en prévoyant des lieux sûrs pour accueillir les personnes impliquées. Cela permettrait de minimiser les risques et d’assurer la sécurité des uns et des autres.

Une autre avancée majeure concerne la prise en charge de la santé mentale des volontaires de la Croix-Rouge. Les images et les expériences vécues lors des attentats ont laissé des marques profondes sur les secouristes. Rémi confie que les images de personnes blessées et les témoignages des survivants continuent de le hanter. En réponse, la Croix-Rouge a mis en place un dispositif pour prendre en charge la santé mentale de ses volontaires, avec des professionnels de la santé mentale disponibles pour les accompagner. Cette priorité est maintenant systématiquement intégrée dans les plans d’intervention, y compris pour les grands événements tels que les Jeux Olympiques de Paris.

Dix ans après les attentats de Paris, la Croix-Rouge continue de réfléchir à comment améliorer la préparation et la sécurité des volontaires en situation de crise. Les leçons tirées de cette expérience ont conduit à des améliorations significatives dans la coordination des secours, la sécurité des abris et la prise en charge de la santé mentale des intervenants. Ces avancées visent à renforcer la capacité de réaction de la Croix-Rouge et des services d’urgence face aux situations d’urgence et à mieux protéger tant les victimes que les secouristes eux-mêmes.

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